Séchons nos larmes...

13 septembre 2007

Lundi soir avec Poulpy on a fait des recherches, collé des affiches, questionné les enfants qui traînent (ça faisait plaisir par contre de leur donner un truc à faire, ils s'y sont tous mis !), interrogé tous les fleurisiens qu'on a croisés. En vain. Personne ne les avait seulement vus depuis samedi.

On a vu un petit roux mais ce n'était pas le nôtre. Un sosie de Petzl.

Des gamines nous ont raconté qu'elles venaient souvent jouer avec "le roux" devant le hangar qu'il squatte tout le temps. C'est vrai que Petzl n'est pas sauvage et très câlin. Samedi, nos voisins d'en face les ont encouragées à prendre nos chats en leur disant qu'elle feraient une bonne action, qu'elles les sauveraient de la rue et je ne sais pas quelle autre connerie. Suis furieuse contre eux. Mais elles n'en ont rien fait. Enfin, tous ces "racontars" ne nous rendent pas nos chats.

Mardi a été atroce. Dès le matin, le silence et l'absence de minous m'ont fait pleurer : j'avais honte de pleurer pour ça (oui chez mes parents j'ai connu une bonne huitaine de chats en 12 ans, alors le deuil félin, je connais) ! Mais ça faisait un tel vide. Et je pensais à des détails qui me faisaient encore plus pleurer... Horrible. Et qu'ils avaient tant de tendresse à donner, et qu'ils n'avaient rien à faire dans un labo de vivisection, et qu'on allait leur faire du mal... J'ai appelé la mairie, les vétérinaires, la SPA... en vain. Le soir, on a repris les recherches. Puis on s'est résignés. La thèse du vol s'est imposée d'elle même. On a commencé à faire des plans sur nos futurs chats. Poulpy me disait d'arrêter d'espérer. Qu'en renonçant au plus vite on aurait moins mal. (je me sens neuneu d'écrire ça !!)

Une personne du village incognito a relevé mon n° de portable sur les affichettes pour m'envoyer des textos d'encouragement et de compassion. J'ai trouvé ça adorable.

Mercredi matin, j'allais déjà mieux : j'avais pleuré tout mon saoul la veille.

A midi, en consultant mon portable, j'avais un message de personnes qui habitent au bout de notre rue : ils avaient retrouvé le "petit roux" et l'avaient mis dans une "petite boîte". Mon dieu ! ils l'ont retrouvé mort ou quoi ? je les ai rappelés immédiatement : non, ils l'avaient mis dans une malle de transport pour chat. Ouf. Sauf que je m'interdisais d'y croire tant que je ne l'avais pas vu. Peut-être avaient-ils "trouvé" le sosie de Petzl, qui ne vit qu'à une rue de là... Donc je n'ai pas prévenu Poulpy... Je me suis dépêchée d'aller chez ces gens et là... c'était bien Petzl ! Ils m'ont retrouvé mon chaton !!!

Il était un peu sale et sauvage, un peu perdu quand je l'ai mis dans le jardin... Comme s'il l'explorait pour la première fois. Il reniflait beaucoup : cherchait-il l'odeur de sa soeur ou découvrait-il les odeurs des chats qui sont venus la nuit manger la nourriture qu'on avait servie pour faire revenir les nôtres ?

En peu de temps, il est revenu à lui-même : extrêmement câlin. Il a dormi sur nos genoux, m'a suivie partout, est monté sur l'évier quand je faisais la vaisselle, a dormi (grande première) dans la maison. L'anonyme inquiet m'a envoyé d'autres textos pour savoir où nous en étions dans nos recherches.

Ce matin, gros dilemme : si on le laisse dedans toute la journée, il va se sentir enfermé et déprimer. Si on le met dehors, on risque de le laisser fuguer une fois de plus. On a opté pour le laisser dehors.

Ce midi, j'avais de nouveau des messages : nos sauveurs d'hier qui m'apprennent qu'une dame au travail leur a dit qu'elle avait trouvé un chat blessé en début de semaine et l'a porté chez nos vétérinaires. J'appelle les vétérinaires : mauvaise piste. C'est un chat gris et blanc.
Autre coup de fil, un monsieur de la rue à côté a trouvé le petit roux, l'a gardé chez lui attaché. Merde. plein de pensées me traversent : Il va rester attaché toute la journée. C'est peut-être pas le nôtre mais son sosie. Il a encore fugué.

Ce soir, je suis donc allée voir à l'adresse indiquée : en fait, c'est notre voisin direct, le propriétaire de la pâture attenante à notre jardin, et du hangar. C'est là qu'il a trouvé Petzl. Mais je lui ai dit que c'était normal, qu'ils y passaient tout leur temps. Il a re-retrouvé Petzl, sauf que là, Petzl n'était pas perdu, mais "chez lui" en quelque sorte. Le bienfait, c'est que ça m'a rapprochée de ce voisin (je suis allée chez lui, il m'a montré ses chats, etc...).

Maintenant il faut que j'aille indiquer sur toutes nos affichettes que nous ne cherchons plus qu'un chat : le tigré gris ! Parce que s'ils nous capturent Petzl tous les jours, ça ne va pas le faire !!

L'autre fait rassurant : si Petzl a été retrouvé dans la rue, Doris n'est peut-être pas loin. Peut-être qu'elle a eu un accident ou une fugue, peut-être qu'elle est devenue sauvage, mais elle n'est pas torturée dans un labo, c'est le principal !

Maintenant, je vais aller faire un gâteau pour les voisins qui nous ont rendu Petzl hier.

Tournesol